lundi 17 octobre 2011


NEPAL     Les  Touristes




Ils  marchent  sur  les  sentiers  des  Dieux,
Dont  la  légende  a  gardé  l’histoire …….
Dans  des  montagnes  dont  les  crêtes,
Ne  sont  que  les  débuts  du  ciel…
Ou  les  porteurs  d’autrefois,
Ont  disparu  sous  la  charge ……..


Et  ne  reste  de  la  légende,
Aux  yeux  des  marcheurs  en  montagne,
Que  la  beauté  des  espaces,
Que  le  commerce  met  en  vente,
Sous  formes  d’imprenables  vues …….


Ils  empruntent  les  sentiers  des  Dieux,
Mais  jamais  ils  ne  les  rencontrent,
Ni  ne  les  cherchent …..
Ils  se  font  voir  pour  être  vus,
Et  ramènent  dans  leurs  bagages,
Quelques  vues  des  vues  imprenables,
Que  le  commerce  a  vendu ………

Les  hommes  et  les  femmes,
Vont  et  viennent,
En  grandes  foules,
Sur  les  places  des  grandes  villes …

Et  ces  foules  qui  vont  et  viennent,
Se  fondent  et  se  confondent,
Car  hommes  et femmes  se  jettent,
Se  projettent  violemment  ou  pas,
Paisiblement  et  pensent,
A  leurs  histoires  d’hommes,
D’hommes  et  femmes, à  leurs  histoires,
Et  résolues  ou  pas  ces  histoires  font,
Après  la  vie  des  gens, des  temps  durant,
La  vie  d’une  vie : la  leur,
Puis  ils  meurent …….

Il  faut  marcher  dans  les  montagnes,
Tout  seul,
En  pensant  quelquefois  aux  autres,
Mais  pas  plus,
Et  regarder  les  rochers  qui  durent 

vendredi 14 octobre 2011


Laisser  tout  aller



Il  eut  fallu  à  la  fois , laisser  faire  les  arbres ,
Et  pouvoir  diminuer  le  nombre  d’hommes………


Mais  avant  d’affirmer  cela,
C’est  à  dire  risquer  le  blasphème,
Il  eut  fallu  prévoir  un  plan,
Visant  à  diminuer  le  nombre  d’hommes,
Sans  que  son  contenu  ne  soit  une  menace  cachée,
Quant  aux  objectifs, quant  aux  moyens ……..

En  fait, il  n’y  avait  aucune  possibilité  de  plan,
A  pouvoir  mettre  en  œuvre.
La  diminution  du  nombre  d’hommes,
Qu’elle  vienne, si  c’était  possible,
De  la  volonté  de  tous ,ou  de  celle  d’un  dieu  ou  diable  caché ,
Était  inconcevable ……..

 
L’homme  avait  conduit  une  évolution  contre  Nature,
Et  peut – être, restait – il  seulement  à  se  demander,
Combien  Nature  et  l’homme  allaient  tenir …….. ;

La  Vraie  Vie                      


Le  fleuve  passe  après  les  drames,
Après  les  coups, après  le  temps,
En  premier  l’homme  regarde,
Dans  la  plaine  le  fleuve  calme ...


Qui  n’écoule  que  son  image,
Son  image  et  le  souvenir,
Que  l’homme  ajoute  dès  l’instant,
Qu’il  le  voit  trembler  au  soleil….. 


Peu  importe  où  s’en  va  le  fleuve,
Peu  importe  d’où  il  vient,
L’homme  a  vécu  de  lui, et  pour  l’homme,
L’amont, l’aval, ne  sont  rien …


Toute  l’eau  que  le  fleuve  emporte,
Ne  sert  qu’à  baigner  le  cœur,
Abreuver, soigner  l’homme,
Qui  se  souvient  et  n’attend  rien,
Du  temps  présent, du  temps  qui  passe…

jeudi 13 octobre 2011





Les  villages  au  fond  des  collines,
L’œil  promène  de  l’un  à  l’autre,
Et  la  nuit  ce  sont  les  voitures,
Qui  d’un  village  vont  à  l’autre …
Et  l’œil  peut  apprendre  à  les  suivre,
Puis  retrouver  avec  le  jour,
Tout  ce  qu’il  connaît  du  pays …

L’homme  s’en  va, vient  et  revient,
Et  la  nuit  permet  de  le  suivre,
Mais  sans  effet, suite  et  profit,
L’homme  le  jour, l’homme  la  nuit,
Travaillent   pour  la  même  usine …


La  nuit  les  feux  sont  visibles,                  
Quand  les  hommes  sont  sur  les  routes …

La  Folie  Vie  intérieure


La  descendance  est  dans  l’usine :
L’homme  y  vit, de  toute  façon,
Sortie  d’usine, il  peint  des  tableaux,
Ecrit  des  livres, trouve  des  remèdes,
Et  de  cette  façon,
Perfectionne  l’usine …


Dans  Nature  l’homme  va,
Suivant  les  arbres, suivant  la  neige,
Le  trop  grand  soleil  ou  le  froid,
Il  sème  une  nourriture,
Qu’il  récolte  le  plus  souvent,
Il  a  aussi  quelques  enfants,
Qui  ne  sont  pas  nés  de  l’usine ...


Trop  d’usines, trop  d’enfants,
Trop  de  blessures  à  Nature.
Quelques  hommes  deviennent  grands,
Qui  survivent  dans  les  mémoires …


L’homme  s’éloigne  sur  la  voie,
Qui  est  la  seule  qui  existe


Il  fait  aller  par  progression,
Sur  cette  voie  qu’il  a  créé,
Vers  une  fin  qu’on  ne  sait  pas …

Rien.
A  gauche, à  droite,
Le  ciel  est  beau, le  temps  est  calme,
Aucun  vent  n’est  perceptible,
La  brise  de  mer,
N’est  pas  encore  levée …….

Rien,
Nul  homme,
Quelle  engeance !


Toujours  tout  faire  et  dire  par  rapport  à  lui ……….
Les  arbres  c’est  lui  qui  les  coupe,
Les  machines  c’est  lui  qui  les  fait,
C’est  lui  qui  s’en  sert,
Les  enfants  c’est  lui  qui  les  fait,
(En  grand  nombre),
Et  sans  leur  expliquer  ce  qu’ils  auront  à  faire,
Lorsqu’ils  verront,
Qu’ils  ne  commencent  pas  dans  Nature  et  par  Elle,
Mais  le  verront –ils ……….
Ou  alors , commenceront –ils  par  une  machine ?


Mais  là, je  brandis  ce  qui  fait  peur  ……

mercredi 12 octobre 2011



                        Après                                         


Des  ancres, dans  le  cœur  plantées,
Qui  accompagnent  chaque  vie,
Des  ancres  aussi  agrippées,
Qu’il  était  possible  au  moment,
De cet  amour, de  cette  mort, de  ces  tourments,
Qui  avaient  fait  nous  rencontrer …

Et  maintenant  que  reste- il ?
Un  poids  de  fer  dans  la  chair,
Et  l’un  et  l’autre  vont  quand  même,
Où  l’un  tout  seul  les  conduit,
Où  tous  les  deux  voulaient  aller …

 
Un  peu  d’eau  qui  bat  la  plage,
Dans  un  bruit  de  cœur  fatigué,
Puis  suivant  ce  qui  fait  aller,
L’un  et  l’autre, le  temps  s’efface,
Le  temps  s’écarte,
La  vie  sans  le  temps  s’installe,
Un  instant …



Les  souvenirs  vont  avec  les  arbres,
Aucun  ne  tient  si  ne  veille  au-dessus,
L’arbre  d’un  jour, d’un  printemps, d’une  année,
L’arbre  de  ce  jour - là  devenu  l’image,
De  l’amour, du  malheur, de  l’oubli  enfin …
                                                          

Les  souvenirs  remplacent  les  actes,
Les  sentiments, lorsque  les  personnages,
Ont  disparus  ou  se  sont  séparés
Si  la  mort  est  venue,
Le  temps  intervenu,
Pour  agir  à  son  gré  …


A  un  moment  ne  reste  plus  que  l’arbre,
Qui  abrita  ce  qui  a  disparu   …
Parfois  quelqu’un  qui  sait,
S’approche  et  touche  l’arbre,
Puis  laisse  aller  ce  qui  n’a  pas  tenu …

Avignon ,


La  ville  est  en  fête.
La  ville  n’oblige  pas  le  spectateur  à  l’aller  voir,
Elle  fait  son  bruit :
De  déclamations  d’acteurs,
D’explosions  de  sentiments, ordinairement  cachés,
Et  s’il  est  possible,
Tragiquement  mis  en  scène …


La  ville  fait  son  bruit,
Et  le  spectateur  déserteur,
Dissimulé  en  une  quelconque  campagne  proche,
(Censée  lui  apporter  calme  et  oubli)
Se  réveille  et  se  révolte …
Et  peut - être  va - t - il  courir  vers  la  ville,
La  réalité  fatigante,
En  ces  jours
Autant  qu’heureuse …


Amour, jalousie, mystère,
La  ville  fait  son  bruit,
Qui  est  celui  des  hommes
Qui  ne  mettent  pas  toujours  volontiers 
Leurs  sentiments  en  scène ,
Mais  qui  ces  jours – la, peut – être  accepteraient.

Des  chercheurs  cherchaient  des  formules,
Pour  créer  de  nouveaux  objets,
De  nouvelles  machines,
Qui  manquaient  encore  aux  humains………


Et  les  foules  se  bousculaient,
Sur  les  places  des  villes,
Attendant  la  machine,
On  ne  savait  laquelle,
Ni  ce  qu’elle  ferait ……


Mais  chacun  attendait,
La  nouvelle  machine,
Enfin  une  machine,
Pour  affranchir  les  hommes,
Et  en  faire  des  dieux,
Dans  le  trou  qui  s’ouvrait ………

Il  faut  contempler  Nature,
Et  parfois  bouger  des  clochettes,
Dans  un  bruit  qui  ne  veut  rien  dire,
Mais  qui  contrarie  le  destin.



Être  gentil  et  prévenant,
Pour  la  chèvre  de  la  famille,
Si  la  famille  en  a  gardé  une …


Et  de  même  pour  les  oiseaux,
Les  grands  chasseurs, une  fois  vieux,
Agacent  avec  une  plume,
Le  visage  de  quelque  pigeon,
Qui  termine  dans  une  cage,
Le  voyage  qu’il  n’a  jamais  fait  …….


Soyez  ouverts  et  restez  gais.
Vivez  avec  le  souvenir,
D’un  monde  moins  abîmé
Que  celui  que  vous  connaissez,
Que  peut – être, vous  avez  connu  …

Un  oiseau  appelle  au  secours,
Embroussaillé  dans  des  herbe
Ses  cris  m’alertent  et  je  vais  vers  lui :
Je  le  défais  et  nous  causons.
Un  malheur  nous  est  arrivé,
A  moi, comme  à  lui .

Nous  sommes  tous  les  deux  tenant,
De  l’ancien  monde  des  arbres,
Des  eaux, des  plantes ,
Et  nous  n’allons  pas, moi  ni  lui ,
Où  va  le  monde  en  ce  jour

Conduit  par  l’homme, qui  grandit
En  nombre et  qui de ce nombre
Tire  vitesse  et  certitude,
Pour  aller, il  ne  sait  où
                 

Mais  l’oiseau  et  moi  dans  tout  ça ?
Notre  sort  est  commun
Mais  pour  aller  nous  ne  savons  vers  quoi
Nous  n’avons  pas  le  cœur  à  suivre